Trump exclu des reseaux sociaux

Trump exclu des réseaux sociaux

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Les conséquences du 6 janvier 2021 avec l’invasion du Capitole de Washington par des partisans du Donald Trump marqueront l’histoire américaine tant au niveau politique, que de la liberté d’expression qu’au niveau du fonctionnement des réseaux sociaux et des big tech.

Trump banni de pratiquement tous les réseaux sociaux

Twitter a commencé par signaler les tweets du président, puis par suspendre temporairement son compte pour finalement le clôturer. Quand Donald Trump a tenté de répliquer à la suspension de son compte personnel par le compte officiel POTUS (Président des Etats-Unis) mais ses messages ont immédiatement été retirés par le réseau social car « Utiliser un autre compte pour éviter la suspension est contre nos règles », avait alors expliqué un porte-parole de la société. 
Tous les autres réseaux sociaux ont fait de même, Facebook, Instagram, Whatsapp, Snapchat, Tik Tok,  Youtube et la liste ne cesse de s’allonger ont réagit soit par un bannissement définitif soit temporaire. Le seul a avoir tenté de résister un certain temps est « Parler » mais le réseau se verra exclu des plateformes de téléchargement de l’Android Playstore et d’App Store d’Apple, rendant l’application inutilisable.

La patron de Twitter, conscient d’un dangereux précédent

Jack Dorsey, le fondateur et patron de Twitter estime que la décision de bannir le compte @realDonaldTrump et ses 88 millions d’abonnés de la plateforme était la bonne mais « constitue néanmoins un aveu d’échec à promouvoir une conversation saine » et il estime que ce genre de mesures nous divise. Elles limitent les possibilités d’expliquer, de se racheter, d’apprendre ». Cela établit aussi selon lui un dangereux précédent par rapport au pouvoir que détienne les grandes entreprises comme la sienne.

Trump, va-t-il créer son propre réseau social ?

Un temps évoqué, l’idée semble assez compliquée. Financièrement, le futur ex-président des Etats-Unis et ses partisans disposent des fonds nécessaires pour une telle aventure. Avec ses 88 millions d’abonnés, le réseau social serait économiquement rapidement viable. Mais disposer d’une application et d’utilisateurs ne suffit pas, il faut aussi pouvoir distribuer son application au grand public au travers de plateformes que sont l’App Store d’Apple et le Play Store de Google, et là, en l’état actuel, c’est mission quasi impossible.

La liberté d’expression en danger ?

Jeu dangereux que de couper la parole au président de la première démocratie au monde.  Mais peut-on laisser tout dire même à la personne la plus puissante au monde ? Cette question fera encore débat pendant longtemps.

Une autre prise de conscience est apparue avec cette crise, la puissance et le rôle d’entreprises privées dans la vie démocratique de la société. Twitter, Facebook, Apple, Google ont-ils le droit de décider qui peut ou ne peut pas s’exprimer ? Les patrons de ces sociétés n’ont pas été élu de façon démocratique et ont leur propre agenda et ambitions.

Comment dès lors concilier démocratie, vie privée, Etat et sociétés privées ? Faut-il mettre en place une structure transversale indépendante pour contrôler, vérifier les propos et actions qui découleraient de ce moyen d’expression accessible à tout un chacun ? Réduit actuellement au silence sur les nouveaux médias, Donald Trump n’en suscite pas moins le débat sur un sujet dont les résultats impacteront la société dans laquelle nous et nos enfants allons vivre demain.