Depuis plusieurs semaines, impossible de parler réseaux sociaux sans parler de Mastodon. Le futur des réseaux sociaux pour certain, un phénomène éphémère pour d’autres ou encore le remplaçant de Twitter.
Encore un réseau social ?
Ce nouveau réseau a été créé en octobre 2016 par Eugen Rochko, un Allemand alors âgé de 24 ans et contrairement aux réseaux sociaux actuels comme Facebook, Twitter, Google+ qui sont aux mains de grandes entreprises, Mastodon est un logiciel libre. Il peut donc être installé par qui le souhaite et créer ainsi une instance indépendante capables de communiquer entre elles mais ne dépendant pas d’un système monopolistique.
Quels sont les avantages de ce nouveau réseau ?
Le réseau est le plus souvent présenté dans les médias par ses différences vis-à-vis de Twitter. 500 caractères sur Mastodon alors que seulement 140 ne sont possible sur Twitter.
L’avantage de Mastodon est l’absence de publicité et surtout le fait de pouvoir créer sa propre instance du service, pouvant se connecter à l’ensemble du réseau, qui permet de garder le contrôle de ses propres données.
Autre avantage, comme l’explique « Pirate Party Belgium » tous ces réseaux (des instances, dans le langage de Mastodon) communiquent entre eux et leurs utilisateurs peuvent interagir, comme s’ils se trouvaient sur la même instance. Difficile d’imaginer un utilisateur de Facebook interagissant avec un utilisateur de Twitter…
Croissance explosive
Depuis avril 2017, le réseau connaît une forte croissance. Plusieurs articles dans la presse spécialisée comme sur Numerama ou encore Framasoft font exploser le nombre d’inscrits et de nouvelles instances sont ainsi créées. Rapidement Mastodon compte en France plus de 600.000 abonnés sur plus de 1400 instances actives. Le 5 avril, le serveur historique, mastodon.social hébergé par l’auteur du logiciel, doit clore les inscriptions pour ne pas dépasser ses limites techniques. Rapidement, des instances japonaises apparaissent. Le nombre de Japonais inscrits croit encore plus fortement pour dépasser le nombre de Français pour devenir aujourd’hui, le premier pays en nombre d’utilisateur. Fin avril, c’est l’ouverture d’une instance réservée aux agents publics de l’État français, créant ainsi la première utilisation du réseau par un gouvernement.
En Belgique, le démarrage est encore assez timide mais des instances voient le jour, par exemple l’instance mastodon.brussels, appelée « Mastodon une fois ».
Reste à voir si les utilisateurs aguerris de Twitter (ou Facebook) et si ceux qui s’étaient créés un compte « juste pour voir » se mettront à utiliser la plateforme de manière intensive.
Une question de contrôle
Les réseaux sociaux dit « traditionnels » sont des services centralisés : s’ils sont hors ligne, vous ne pouvez plus accéder à votre compte. Ces réseaux collectent les données des internautes et les exploitent en constituant un danger pour les valeurs démocratiques et humanistes de nos sociétés, comme tout est centralisé, il leur est plus facile d’imposer des règles qui peuvent, par exemple, mener à la censure.
L’ogre Facebook rachète, copie, pille tout ce qui se fait dans l’univers des réseaux sociaux. Pour s’en convaincre, il suffit de voir les rachats par Facebook d‘Instagram, de Whatsapp, ou le pillage de Snapchat et l’intégration des fonctionnalités copiées.
Le choix à poser est simple, souhaitons-nous donner à une seule société l’ensemble de nos données sans aucun contrôle ou utiliser un réseau social ouvert, horizontal, décentralisé et qui n’appartient ni à une entreprise, ni à un état.