Petit coup de tonnerre ce 3 décembre, les deux fondateurs de Google, Larry Page et Sergey Brin ont annoncé leurs retraits à la tête d’Alphabet, la maison mère de Google. Avec le départ il y a quelques semaines de Jony Ive, le célèbre designer d’Apple et la retraite du charismatique Jack Ma, patron d’Alibaba, la fin de l’année 2019 s’annonce mouvementée dans le monde de la tech.
Un départ surprise ?
Dans un communiqué, les 2 fondateurs ont expliqué : « Si l’entreprise était une personne, ce serait un jeune adulte de 21 ans et il serait temps de quitter le nid. […] Nous pensons qu’il est temps d’assumer le rôle de parents fiers, qui offrent des conseils et de l’amour, mais pas une surveillance quotidienne ! » En réalité, les deux hommes étaient particulièrement discrets et avaient déjà pris leurs distances avec Alphabet, préférant s’intéresser à d’autres projets. L’absence de Larry, l’un des fondateur, était devenue un cliché du secteur : « Où est Larry Page ? », demandait en juin une tribune publiée par l’agence Bloomberg. Convoqué lors d’une audition délicate au Sénat américain, en septembre 2018, il avait aussi laissé l’image d’une chaise vide.
L’actuel patron de la filiale Google pour reprendre la main
C’est en effet, Sundar Pichai, qui dirigera la société mère Alphabet et sa filiale. Un poste très exposé alors que Google est la cible de nombreuses procédures de la part des régulateurs américains et européens. Ce changement symbolise l’évolution du géant de l’internet qui, loin des idéaux de ses débuts, génère désormais des dizaines de milliards de dollars de revenus et de nombreuses controverses.
Un géant aux pieds d’argile ?
La tâche du nouveau patron ne sera pas des plus facile. Alphabet emploie aujourd’hui plus de 100 000 personnes dans le monde et a réalisé un chiffre d’affaires de 136 milliards de dollars en 2018. On notera que le groupe californien fait l’objet de nombreuses controverses liées à sa position dominante sur internet et dans les technologies en général. Il a fait l’objet de nombreuses enquêtes au cours de ces dernières années concernant ses pratiques anticoncurrentielles et a déjà été condamné pour cela. Il est également accusé de mauvaises pratiques en matière de protection de la vie privée et de gestion des données personnelles. L’Europe reproche aussi régulièrement à Google de ne pas payer leur juste part d’impôt, grâce à des montages d’optimisation qui leur permettent de transférer leurs bénéfices vers des États à faible fiscalité. Aux États-Unis, le moteur de recherche fait face à plusieurs enquêtes antitrust pour déterminer s’il a abusé de sa position dominante sur certains marchés.
Pas sûr qu’avec toutes ses affaires encours, le nouveau patron, Sundar Pichai dispose de beaucoup de temps pour l’innovation.