Depuis le mois de février 2018, Facebook n’a cessé d’être au centre de scandales liés à la vie privée de ses 2 milliards 395 millions utilisateurs. L’année 2019, à peine commencée, de nouvelles révélations pourraient ternir encore un peu plus l’image de l’entreprise avec des conséquences que nul ne peut encore estimer. Outre l’élan de rejet de la plateforme, avec l’émergence du hashtag #DeleteFacebook certain envisage même le départ de Mark Zuckerberg de la tête de l’entreprise.
Des scandales à répétitions
2018 a commencé avec les révélations de l’ingérence russe dans les élections américaines avec la création de faux comptes et personas américains sur Instagram, Facebook, Twitter et YouTube pour dresser les internautes américains les uns contre les autres, entre fausses informations et polémiques.
Le scandale le plus retentissant est arrivé en mars avec l’affaire Cambridge Analytica ou via un test de personnalité, des millions de données personnelles ont été utilisées par la firme.
La publicité de Facebook a également été le centre d’une polémique suite à la quelle plus de 500 critères de ciblage ont été supprimé par Facebook pour éviter que le ciblage publicitaire puisse se faire sur la religion, le sexe, l’âge, la localité.
L’entreprise a ensuite du avouer avoir gonflé en 2016 les statistiques des vues des vidéos diffusées sur le réseau social. Ces chiffres auraient été gonflés jusqu’à 9 000 % pour manipuler l’audience de certaines firmes.
Récemment, un bug de la plateforme a rendu accidentellement accessible les photos de plus de 6,8 millions d’utilisateurs. Plus de 1 500 apps ont ainsi pu avoir accès à des photos, même privées, stockées sur la plateforme.
Des accords douteux avec des fabricants
La firme de Melon Park a passé des accords avec des firmes comme Apple, Microsoft, Amazon, NetFlix, Spotify leur octroyant des accès privilégiés à des données utilisateurs, obtenues sans leurs consentements. Le géant russe, Mail.ru, dont le principal investisseur n’est autre que Vladimir Poutine fait également partie des privilégiés.
Le moteur de recherche Bing de Microsoft avait accès à la liste complète de vos amis, Amazon a de son côté pu compléter sa liste d’informations personnelles sur ses utilisateurs (mail, téléphone etc.) en se basant sur leurs amis. Yahoo pouvait accéder à votre fil d’actualité alors qu’Apple avait accès aux contacts et à l’agenda Facebook.
Certaines entreprises comme Amazon, Yahoo ou le Chinois Huawei (que le gouvernement américain considère comme une menace) auraient aussi partagé les données personnelles de leurs utilisateurs ou clients avec Facebook.
La révélation la plus accablante est celle du New York Times et de l’étrange deal entre Facebook, Spotify, Netflix et d’autres entreprises comme la Royal Bank of Canada. Selon le journal, ces entreprises ont eu accès aux conversations Facebook Messenger de leurs utilisateurs et pouvaient même écrire des messages ou en supprimer.
La question qui peut se poser est celle de l’usage réel que ces entreprises ont fait de ces données. Ces données ont-elles simplement utilisée à des fins limitées ou si ces données ont pu être aspirées et stockées à d’autres fins, comme le cas du scandale Cambridge Analytica.
Les excuses présentées après chaque scandale par Facebook sonnent désormais comme un entêtant refrain. La prise de conscience de plus en plus grande la population sur les questions de la vie privée pourraient entraîner un désaveu de la plateforme par toute une tranche de la population. L’avenir de l’entreprise risque donc de se jouer en 2019 sur sa capacité à réagir efficacement et à rendre confiance en sa plateforme, s’il n’est déjà pas trop tard.