Crédit social chinois

Le crédit social des citoyens chinois

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Si vous êtes fan de séries télévisées, vous avez sans doute vu la série Black Mirror, et plus précisément le 1er épisode de la saison 3, diffuse le 21 octobre 2016. Dans une société régie par la cote personnelle, La Cie faisait tout pour obtenir de bonnes notes pour devenir propriétaire de l’appartement de ses rêves. Dans notre monde réel, d’ici 2020, la chine aura mis en place un système de notation de ses citoyens basés sur le même principe.

Une note de crédit social

Ce concept baptisé « crédit social » va permettre au Parti communiste de récompenser ceux considérés comme étant des « bons citoyens » et de punir ceux qui seraient « mauvais » ou « malhonnêtes ». L’objectif est de mettre en place un outil permettant d’estimer la réputation de l’ensemble des citoyens en fonction des données détenues par le gouvernement sur leur statut social et économique. Depuis ce 1er mai 2018, les Chinois ayant une mauvaise « note sociale» se verront interdire l’achat de billets de train ou d’avion pour une période pouvant aller jusqu’à un an.

Gagner, perdre des points

Vous avez de bonnes performances au travail, vous publiez sur un réseau social un article vantant les mérites de l’économie nationale, vous achetez des produits chinois, alors votre score augmente. Vous avez des opinions politiques dissidentes, effectuez des recherches suspectes sur internet, traversez un passage pour piétons à la hâte, alors que le feu est rouge, votre score diminue. Il serait même envisageable de perdre des points en raison d’une amitié avec une personne pourvue d’une note faible. Le système combinera les données de plusieurs outils existants, dont ceux déployés par les géants du Web chinois Alibaba, Tencent et Baidu. Ce Social Credit System utilisera notamment Alipay, le système de paiement d’Alibaba, mais aussi les jugements des tribunaux, les informations de la police, des banques, des impôts et des employeurs. De la note globale attribuée dépendra l’accès des Chinois aux transports publics, à certains services d’État, logements sociaux et formalités de prêts, l’accès des plus méritants à certains emplois ainsi que la limitation de l’accès Internet pour les moins performants sont déjà évoqués. Le gouvernement chinois y voit un moyen de mieux contrôler sa population gigantesque en améliorant l’application des règles sur son territoire.

Une évaluation permanente

La Chine met actuellement en place le système de caméras de surveillance le plus sophistiqué au monde. Plus de 170 millions de caméras dotées d’intelligence artificielle ont déjà été installées, et 600 millions de plus le seront d’ici à 2020. La reconnaissance faciale est la technologie qui va compléter en direct la note de chaque chinois. Et pour Hu Jia, un dissident chinois, il n’y a aucun doute, les mauvais citoyens seront ceux qui ne font pas allégeance au Parti communiste. « Il ne faut pas critiquer la société ni critiquer le système actuel. Il ne faut pas non plus dire du mal des hautes sphères du pouvoir et du dictateur. En Chine les gens qui vont perdre le plus de crédit sont ceux qui ne sont pas d’accord avec le Parti Communiste. »

Et en Europe, en Belgique ?

Tous les éléments cités pour la Chine sont accessibles chez nous. Les banquent établissement depuis longtemps des profils à risque, les assureurs font pareils avant de vous octroyer une assurance vie, le ministères des finances disposent de toutes les informations sur vos revenus, vos dépenses. Le seule différence est encore la non interactions de ces informations pour nous attribuer une note globale. Pour combien de temps encore ? Chez nous, contrairement à la chine, la menace ne viendrait peut-être pas de l’état lui-même mais de sociétés « état » étrangères comme les géants du Web que sont les GAFAM. La méfiance est donc de mise.
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