En mars 2018, lors d’une session de test à Tempe en Arizona, un SUV Volvo XC90 utilisé par la société Uber pour tester sa technologie d’auto-conduite percutait de nuit une cycliste, Elaine Herzberg, 49 ans. La malheureuse allait décéder des suites de ses blessures durant son transfert à l’hôpital. Le système de pilotage automatique utilisée par Uber n’avait semble-t-il pas détecté la victime alors qu’elle traversait la chaussée.
Uber non condamné mais …
Un an donc après le tragique accident, les autorités du comté de Yavapai viennent de déclarer que la société Uber n’était pas juridiquement responsable de l’accident. L’enquête a démontré que la technologie autonome de la société n’était pas à la base de l’accident.
Par contre, la conductrice de la voiture « autonome » Rafaela Vasquez devrait faire l’objet d’un complément d’enquête. Elle pourrait faire face à des accusations d’homicide involontaire.
La conductrice mise en cause ?
Ce type de véhicule étant toujours en phase de test, une personne est toujours présente dans le véhicule pour assurer le bon déroulement des tests et la sécurité des autres automobilistes et piétons. Sur base d’une vidéo prise à l’intérieur de la voiture en complément des données recueillies du site de streaming Hulu, la police a déclaré que Madame Vasquez regardait en streaming un épisode de l’émission de télévision « The Voice » sur son téléphone portable jusqu’au moment de l’accident. Elle aurait juste levé les yeux une demi-seconde avant de heurter la victime. Selon la police, l’accident était donc « tout à fait évitable ».
C’est sur cette base que la conductrice pourrait être poursuivie. Pour être tout à fait complet, il faut également remettre les événements dans leur contexte. La victime sortait d’une zone sombre et a traversé soudainement la route et n’a pas utilisé l’un des passages cloutés bien éclairé pourtant tout proche.
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La législation des voitures autonomes encore floue
L’accident a évidemment porté un coup à l’ensemble de l’industrie automobile autonome et a conduit plusieurs entreprises à interrompre temporairement leurs essais. La technologie encore toute jeune, qui présente des risques mortels est encore très peu surveillée par les organismes de réglementation.
La question de la responsabilité en cas d’accident ne fait pas encore l’objet de lois. Qui sera le responsable juridique d’un accident d’un véhicule autonome ? Le propriétaire de la voiture, le fournisseur du logiciel d’auto conduite, la marque de la voiture ?
La confiance des utilisateurs dans la technologie pose aussi question. Quelle décision sera prise par l’algorithme lors d’un accident inévitable ? Mettre en danger les passagers de la voiture en s’écrasant sur un arbre, renverser des enfants à vélo ou sacrifier des personnes adultes sur un trottoir ?