La Russie va prochainement se déconnecter d’Internet. L’objectif est de tester les conséquences opérationnelles d’une déconnexion pour se préparer une cyberguerre. On l’a compris depuis quelque temps déjà, la guerre du futur se fera sur le plan virtuel et informatique. S’y préparer est donc l’objectif de cet étonnant test prévu par le Kremlin.
Une cyberguerre venant des Etats-Unis ?
On en a déjà eu un avant-goût ces dernières années, avec les attaques contre la démocratie ou des attaques informatiques comme Stuxnet, le virus prévu par les États-Unis contre le programme nucléaire iranien. Les États-Unis auraient même la Russie dans le viseur. Si une attaque informatique du pays de Vladimir Poutine avait eu lieu pendant les élections de mi-mandat en novembre, la riposte était déjà prête.
Objectif début avril
Une loi est passée à la Douma fin 2018, appelée « programme national d’économie numérique » exigeait que des modifications techniques soient apportées par les opérateurs, afin que leurs installations fonctionnent indépendamment du reste du monde. La demande aux fournisseurs d’accès est de prendre leurs précautions en cas d’attaques émanant de puissances étrangères. La loi permet surtout aux fournisseurs Internet de travailler en autarcie. L’objectif annoncé de ce test est d’éprouver la structure même du réseau russe et de vérifier s’il peut fonctionner de manière autonome. Pour certains spécialistes, cette coupure même brève de la connexion à l’Internet mondial pourrait avec des conséquences catastrophiques au niveau des transactions bancaires et boursières mais également pour la sécurité industrielle et militaire. Conséquences qui pourraient ne pas se limiter à la seule Russie …
Un test pour préparer la cyberguerre ou bien plus encore
La loi prévoit notamment la création d’un système propre et interne de DNS, les fameux serveurs de nom de domaine. Ce home made DNS lui permettrait d’assurer une correspondance entre une adresse web et l’adresse IP des serveurs qui hébergent les sites web, sans avoir à se
reposer sur les traditionnels serveurs racines d’Internet. C’est ce point qui inquiète le plus, ce test devrait permettre aux fournisseurs d’accès de tester leur capacité à diriger les données vers des points de routage contrôlés par le gouvernement. C’est là qu’un filtrage sera opéré pour empêcher les données d’être acheminées vers des serveurs étrangers. Certains craignent que ce système soit la première brique d’un système de censure de masse. La Russie de Vladimir Poutine pouvant aussi contrôler complètement son réseau et déconnecter ses habitants en cas de besoin comme c’est déjà le cas en Chine.
Cyberguerre, filtrage d’internet, respect de la vie privée, le numérique n’a pas fini de bouleverser nos vies et nos sociétés.