La fin du clavier AZERTY ?
Qu’il soit physique, virtuel ou tactile, le clavier est aujourd’hui encore et toujours le moyen le plus répandu pour utiliser un ordinateur, une tablette ou un smartphone. En attendant que la reconnaissance vocale soit optimale, le clavier a encore de beaux jours devant lui.
Le 15 janvier dernier, ce bon vieux clavier a créé le buzz en France suite aux déclarations par la Délégation générale à la langue française et aux langues de France l’accusant de tous les maux de l’orthographe française et je cite « il est presque impossible d’écrire en français correctement avec ce clavier»
Que reproche-t-on au clavier AZERTY ?
Pas simple de taper facilement les lettres dites soudées comme le a et le e comme dans Lætitia ou le o et le e comme dans le mot cœur.
Autres difficultés récurrentes rencontrées par les Français avec leurs claviers, les caractères accentués en majuscule, les « c » cédille, les e accentués majuscule ou encore les doubles chevrons, les fameux « guillemets français ».
On reprocha également la diversité des claviers disponibles sur le marché français, qui ne placent pas au même endroit des touches aussi utiles que l’arobase « @ » ou le sigle Euro « € ».
Le ministère français de la Culture et de la Communication souhaiterait imposer un nouveau modèle aux fabricants d’ordinateurs, plus adapté à l’usage de la langue française.
Le ministère prône également un clavier qui « permette l’utilisation aisée non seulement du français mais aussi des différentes langues présentes sur notre territoire, que ce soit des langues régionales ou des langues étrangères ». Il devrait donc être possible d’ajouter des accents graves et aigus sur toutes les voyelles.
Quel est l’origine du clavier AZERTY
La disposition QUERTY, brevetée en 1868, avait été étudiée pour éviter les blocages des premières machines à écrire mécaniques produites l’armurier Remington pour les clavier des secrétaires. La disposition QUERTY a donc été conçue afin que les lettres les plus fréquemment contiguës dans les mots de la langue anglaise correspondent à des « barres à caractères » les plus écartées possibles. Les touches correspondantes sur le clavier, directement reliées aux barres à caractères se retrouvent elles-mêmes éloignées.
A l’instar du clavier QWERTY pour les anglophones, le clavier AZERTY a été créé pour éloigner les lettres les plus contigües dans les mots pour que les tiges des touches des machines à écrire ne se cognent pas.
Quelles solutions ?
Le ministère de la Culture préconise la création d’un nouveau modèle de clavier pour répondre à cette problématique.
Un clavier qui délaisserait les symboles propres à l’anglais pour faire la part belle à la langue frnaçaise.
En tout cas, le ministère de la culture tente de trouver une solution sur un problème pointé du doigt par l’académie française depuis de longues années.
C’est l’Association française de normalisation (Afnor), qui sera chargée d’élaborer ce nouveau modèle de clavier et de présenter un projet l’été prochain. Même adoptée, cette norme ne sera pas contraignante pour les fabricants et distributeurs. « Cependant, la conformité des matériels à cette norme pourrait être exigée dans le cadre des marchés publics de l’administration», nul doute dès lors que son adoption serait presque automatique.
L’idée sera de normaliser au maximum le clavier pour qu’on ait le même AZERTY sur tous les claviers, mais également d’ajouter des raccourcis pour éliminer les difficultés comme celles évoquées plus haut.
Quel impact pour la Belgique ?
Le clavier AZERTY pour la Belgique est lui aussi différent. Bon nombre d’internaute achetant un PC sur des sites de vente en ligne sont confronté au problème. La problématique d’un changement en France aura donc forcément un impact lui aussi en Belgique, même si chez nous le problème n’est officiellement pas à l’ordre du jour.
D’autres types de clavier existent déjà
Les internautes n’ont pas tardés à rappeler au ministère de la culture qu’il existe déjà un clavier “francophone”, le Bépo, qui dispose les touches de manière à optimiser la saisie du français, “divisant par deux les déplacements des doigts sur le clavier.”
Ce clavier n’est néanmoins que très peu utilisé, d’autant plus qu’il nécessite un gros temps d’adaptation.
Les techniques de saisie de demain
La reconnaissance vocale ne cesse de progresser, dialoguer avec son PC, son smartphone va augmenter de façon exponentielle dans les années à venir. On estime que dans 5 ans, 50% des saisies de textes seront effectuées via ce procédé.
D’autre part, la correction automatique est et sera de plus en plus performante et limitera au maximum les erreurs ou défaut d’écriture.
Il ne faut pas oublier non plus l’arrivée en force de l’intelligence artificielle qui offrira une prédiction précise lors de la saisie de texte pour deviner le ou les mots suivants.
Le clavier n’est certes pas encore prêt de disparaître mais son importance semble se restreindre de jour en jour.
Pour info cette rubrique a été écrite via un clavier AZERTY d’origine française et comporte 4.297 caractères introduits 1 à 1 par votre chroniqueur.