Le 6 décembre 2019, les deux grandes entreprises chinoises China Standard Software (CS2C), et Tianjin Kylin information (TKC), ont annoncé leur partenariat conclu la semaine précédente. Les deux géants uniront leurs efforts pour construire un système d’exploitation chinois souverain. Cette annonce est une réponse cinglante à la guerre économique sino-américaine lancée par Donald Trump.
CS2C et TKC connaissent le domaine
Déjà en 2001, TKC avait créé le système d’exploitation Kylin à partir d’une distribution FreeBSD, un système d’exploitation UNIX libre . CS2C a repris la version open source de Kylin pour créer NeoKylin, connue pour être une réplique de Windows XP. En unissant leurs forces et en créant une nouvelle société, la société aura pour ambition de créer un nouveau système d’exploitation moderne et destiné prioritairement à la Chine.
Objectif, ne plus dépendre des Etats-Unis
Aujourd’hui, 88% des ordinateurs des particuliers chinois fonctionnent sous Windows, et 8% sous MacOS. En 2014 déjà, une première tentative pour créer un système nommé China Operating System, OCS, avait cependant tourné court. Cette fois, les choses ont bien changé. Dans le contexte de guerre commerciale déclarée par Donald Trump et après avoir mis Huawei et ZTE sur liste noire, les États-Unis ne s’attendaient certainement pas à une riposte aussi rapide et importante de la Chine. Les autorités chinoises souhaitent en effet bannir tous les appareils et logiciels étrangers de son administration d’ici 2022. La décision aurait d’abord été prise par le Bureau central du Parti communiste au printemps 2019. Le plan chinois est connu sous le nom du programme « 3-5- 2 » et fait référence aux avancées prévues en pourcentage : il est ainsi prévu de substituer 30% du matériel en 2020, puis 50% en 2021, et 20% en 2022.
Un avenir assez compliqué
D’un point de vue technique, les choses ne vont pas être simples. Que ce soit pour remplacer le matériel étranger dans les services administratifs, comme créer un service d’exploitation destiné aux particuliers. Aujourd’hui, les distributeurs chinois fabriquent toujours leurs appareils avec des composants étrangers, provenant de processeurs américains Intel ou AMD et de disques durs du Sud Coréen Samsung. Réaliser un système d’exploitation équivalent à Windows 10 ne sera une mince affaire non plus. Mais depuis ces 20 dernières années, l’évolution du pays nous a démontré que les autorités chinoises ont su mettre en place les éléments nécessaires pour arriver à leurs fins dans de multiples domaines. Si les conflits actuels avec les américains peuvent effectivement représenter un frein, rien ne dit que la Chine ne puisse parvenir à établir son indépendance numérique. 2022 semble un peu utopiste mais avec l’empire du milieu et d’ici quelques années tout est possible.
L’avenir nous le dira…