Le web est-il responsable du réchauffement climatique ?
La consommation énergétique des ménages ne cesse d’augmenter et la part qui liée à l’usage d’Internet va devenir de plus en plus importante.
Surfer sur le web nous fait consommer pas mal d’énergie. Bien sûr à cause des centres de données mais également du fait de la conception des sites web et des habitudes des internautes. Aujourd’hui, la consommation énergétique des infrastructures nécessaires à Internet (centre de données, liaisons et matériel réseaux, etc.) dépasse les 2 % de la consommation mondiale d’électricité, soit l’équivalent de la production de 40 centrales nucléaires …
En sachant que plus de deux tiers de l’électricité mondiale est encore produite à partir de combustibles fossiles et donc émettant un grosse quantité de gaz à effet de serre…, on fait vite le lien entre l’énergie du web et les conséquences au niveau pollution et du réchauffement climatique.
Capacity crunch » (la crise de capacité) d’Internet
Selon une étude réalisée en 2008 par Gerhard Fettweis de l’Université de Dresde en Allemagne, la consommation énergétique liée au web atteindra, en 2030, l’équivalent de la consommation énergétique mondiale de 2008, tous secteurs confondu !
Les experts tirent la sonnette d’alarme, « La demande en électricité rattrape l’offre » et l’approvisionnement électrique pour soutenir un tel besoin ne pourra être fourni.
D’où provient la consommation énergétique du web ?
Surfez sur le net consomme de l’énergie, en plus de consommer de l’électricité en étant allumés, ordinateurs, tablettes et smartphones en utilise davantage lors des visites des pages web. Cette consommation énergétique peut varier selon
• L’appareil utilisé : un ordinateur consomme 6x plus qu’une tablette ou un smartphone
• le navigateur employé : le navigateur Chrome est le plus énergivore
• le site visité : en fonction du nombre d’images, de vidéos, d’affichages publicitaires,…
Ainsi, la consommation énergétique des sites web varie énormément de l’un à l’autre et provoque des sur-coûts que nous pourrions éviter.
Un système d’étiquetage énergétique des sites web ?,
Comme l’étiquette énergie des appareils électroménagers, les sites web pourraient se voir décerner un pictogramme comparable aux frigos, machines à laver ….
Créer des sites dit « écologiques » pourraient permettre d’économiser 20 à 25 % d’énergie
Les agences de développement de sites web peuvent faire en sorte que leurs sites deviennent plus écologique en optimisant les images, en limitant l’usage de la technologie flash, et des affichages publicitaires.
Le site web n’est pas le seul responsable de ce gaspillage énergétique. L’ensemble de la chaîne doit être pris en compte et c’est là qu’intervient le concept de Green IT.
En tant qu’internaute, nous pouvons limiter la consommation énergétique du web en quelques gestes simples :
• éteindre les appareils reliés à Internet lorsqu’ils ne sont pas utilisés (la nuit notamment)
• réduire l’usage des clouds si populaires qui permettent de stocker en ligne des photos, des vidéos… ;
• nettoyer régulièrement ses boîtes mail pour éviter de conserver des archives trop importantes ;
• ne pas regarder la télévision via des sites web.
• En privilégiant les sites écologiques
En suivant ces gestes simples, les utilisateurs pourraient ainsi réduire leur consommation énergétique.
Les centres de données peuvent améliorer leur système de refroidissement afin que la consommation en eau et la ventilation ne soient excessivent.
Pour cela Google qui possède à lui seul plus de 2 millions de serveurs et consomme 0,01% de l’électricité mondiale a mis en place une série de mesures pour limiter sa consommation allant même à installer des centres de données dans des régions très froides pour limiter au maximum ses systèmes de refroidissement. D’autres centres de données récupèrent la chaleur générée pour alimenter des habitations individuelles en chauffage.
Gros consommateur, la fabrication des équipements représente déjà près d’un tiers de la consommation d’énergie. C’est l’énergie grise, l’eau virtuelle et les matériaux nécessaires (extraction et transformation) à leur fabrication qui sont coûteux en ressources et très polluants.
Le véritable levier est donc d’augmenter au maximum la durée de vie de nos équipements électroniques pour surfer. Au revoir l’obsolescence programmée !
Un futur « vert » pour le web ?
Lors de la Conférence climat qui se tient à Paris, la COP21, Bill Gates, Mark Zuckerberg de Facebook, Jeff Bezos d’Amazon et d’autres milliardaires promettent d’investir des milliards dans les énergies propres. Cet argent servira à investir dans des idées qui paraissent trop risquées pour des investisseurs plus modestes.
Selon les estimations de Greentouch et grâce au Green IT, il serait possible de diminuer par un facteur 1 000 la consommation électrique d’Internet tout en garantissant la qualité du service. Autrement dit, on pourrait avoir en 2020 un réseau qui consomme 90 % de moins qu’en 2010, même avec l’explosion du trafic.