Internet scindé en 2, voire en plusieurs sous-Internet, voilà les prédictions réalisées par Eric Schmidt, Ex-patron de Google et par l’économiste et professeur d’université américain Tyler Cowen. Fini donc l’Internet unique que nous connaissons aujourd’hui, d’ailleurs les prémices de ces séparations sont d’ores et déjà bien visible.
Une scission ?
Le scénario le plus probable à l’heure actuelle n’est pas une fragmentation, mais plutôt une bifurcation. Un Internet dirigé par la Chine, et un Internet non-chinois dirigé par les Etats-Unis. Il se peut même que d’ici 10 à 15 ans, nous ayons trois ou quatre Internets distincts chacun ayant des réglementations différentes et des accès limités entre eux.
L’initiative «la Ceinture et la Route» Chinois, la base de scission
La «Ceinture» fait référence aux voies commerciales terrestres de l’ancienne Route de la soie qui reliaient la Chine à l’Europe et au Moyen-Orient par l’Asie centrale. La «Route» fait référence aux routes maritimes vers le Sud, reliant la Chine, l’Asie du Sud-Est, l’Inde et l’Afrique. L’objectif principal de cette initiative est d’établir un réseau d’infrastructures, des conditions financières et des politiques qui faciliteront le commerce et la coopération régionales. Ceci pourrait dès lors accroître l’influence politique et économique de la Chine en connectant et en facilitant tous les types de commerce, y compris le commerce numérique. Les pays qui y adhèrent s’engagent par la même occasion à respecter les règles dictées par l’Empire en matière d’Internet.
Règles chinoises différentes de celles du monde occidental?
Pour Eric Schmidt « la Chine va acquérir un leadership fantastique sur les produits et les services. Il y a un vrai danger (…) pour que cela débouche sur une forme différente de direction de la part du gouvernement chinois, en termes de censure, de contrôle. Il suffit de mentionner les intentions de Google de prochainement relancer ses services en Chine, en s’adaptant à la censure locale (blocage de certains mots clés, suppression de résultats, censure de Facebook ou Wikipédia…) pour comprendre l’étendue des risques.
Qui plus est, en Chine la création d’un compte sur les réseaux sociaux n’est possible que si l’on renseigne ses données de passeport. La grande muraille numérique est là aussi pour nous rappeler que liberté d’expression et La Chine ne font pas bon ménage.
Une fragmentation plus importante encore?
Pour certains, dont le célèbre développeur brésilien André Staltz, Internet est mort depuis 2014 : Google, Facebook et Amazon l’ont remplacé par le « Trinet ». Ces 3 compagnies mettent déjà en place certaines règles d’utilisation et pourraient à l’avenir avoir des ambitions de contrôle plus importante encore. On l’a bien compris, à côté des opportunités économiques gigantesques qu’offre Internet, ce sont nos libertés individuelles qui sont en danger et la fragmentation annoncée d’Internet ne fera que restreinte celles-ci