Facebook, c’est ce géant du Web dont l’audience dépasse les 2 milliards 200 millions d’utilisateurs et qui possède le réseau social Instagram ainsi que les messageries instantanées Messenger et WhatsApp. Son PDG, Mark Zuckerberg, 5ème fortune mondiale en 2018 avec 73 milliards de dollars et sa société sont au centre de toutes les questions depuis le scandale de Cambridge Analytica. Le pouvoir ainsi accumulé par le réseau social sur nos vies et sur notre démocratie, inquiète de plus en plus, si bien qu’une coalition d’organisation appelle à son démantèlement.
Facebook a-t-il trop de pouvoir ?
Avec son système « Pixel Facebook » utilisé pour la suivi publicitaire de la plateforme, le « Facebook connect » mais aussi au travers les sites affichant des listes d’amis et autres, Facebook et Mark Zuckerberg ont amassé une quantité effrayante d’informations nous concernant. Informations qui sont utilisées à des fins de ciblage publicitaire mais aussi pour nous montrer les publications qui sont affichées dans notre fils d’actualité. C’est même de manière unilatérale que ces informations sont proposées aux milliards de personnes à travers le monde. L’utilisation de l’application mobile du géant de Menlo Park en Californie à partir de nos smartphones lors de tous nos déplacements lui apportent également des données précieuses de localisation et de fréquentation du monde physique et bien réel dans lequel nos évoluons.
Pas inscrit au réseau social, pas connu ?
Vous pensez peut-être échapper à tout cela en n’étant pas inscrit sur le célèbre réseau social. Il va falloir revoir votre certitude. Mark Zuckerberg a confirmé récemment que le réseau social créait des profils fantômes pour des questions de sécurité, pour nous protéger en quelque sorte. Ces pseudos profiles sont constitués grâce aux informations de vos amis. Il suffit qu’un.e de vos contacts ait partagé ses contacts téléphoniques, ou son carnet d’adresse mail avec Facebook, ou qu’il ait mentionné des informations vous concernant sur Messenger, pour que l’entreprise les ait réunies et conservées dans une sorte de « dossier » virtuel vous concernant.
L’avis de Mark Zuckerberg
Pour le patron de Facebook, sa société “évolue dans un environnement concurrentiel où les gens utilisent leurs applications de même que les services gratuits offerts par bien d’autres application et de spécifier qu’en moyenne, une personne utilise 8 applications différentes pour communiquer et rester
connectée. Lors de son audition devant le Congrès américain en avril dernier, Mark Zuckerberg avait déclaré ne pas avoir le sentiment que Facebook était en situation de monopole.
Les entreprises sont aussi sous surveillance
Les événements récents ont mis l’accent sur la vie des privées des citoyens et des problèmes de la manipulation d’informations et de l’influence de l’opinion au travers le réseau social. Les entreprises sont également traquées, suivies par l’entreprise de Mark Zuckerberg. Outre les informations publiées par l’entreprise elle-même, les interactions avec les amis, les conversations privées Messenger entre les employés, etc. Facebook en connaît bien plus qu’il n’y paraît sur le monde professionnel et l’utilise tant à des fins personnelles par le rachat d’éventuels concurrents ou d’idées innovantes ou par la transmission d’informations à ses partenaires.
Le dernier mot revient à Guy Verhofstadt lors de l’audition de Mark Zuckerberg devant les députés européens sur la question de l’héritage qu’il allait laisser.
« Il faut vous demander ce que vous voulez que l’on retienne de vous. En tant que l’un des trois géants de l’Internet, avec Steve Jobs et Bill Gates, vous avez enrichi notre monde et notre société. Mais d’un autre côté, vous êtes aussi un génie qui a créé un monstre numérique qui détruit nos démocraties et nos sociétés. C’est une question que vous devez vous poser, pour vous-même. »
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