Apple et les voitures autonomes
Depuis quelques années maintenant, des rumeurs faisaient état d’un projet nommé Titan, qui concernait tantôt une voiture électrique, tantôt une voiture autonome, parfois les deux. En adressant une lettre à l’Agence nationale de la sécurité routière américaine, la marque à la pomme semble dévoiler un peu plus officiellement son jeu.
Dans cette lettre, Steve Kenner, directeur de l’intégrité des produits, informe qu’Apple investit dans le machine learning ainsi que l’automation, et que l’entreprise s’intéresse beaucoup « aux potentiels des systèmes automatisés dans plusieurs domaines, incluant les transports ».
Apple n’est évidemment pas le seul géant des nouvelles technologies à s’intéresser aux véhicules autonomes. Google développe depuis des années des systèmes pour voitures sans chauffeurs. Et Uber a récemment racheté une entreprise qui développe des camions autonomes.
La fin d’un secret de polichinelle
Selon les rumeurs qui circulent, cela fait déjà près de deux ans qu’Apple travaille sur son projet. La firme de Cupertino aurait déjà recruté pas mal d’employés provenant d’entreprises comme Tesla ou BlackBerry afin de constituer son équipe dédiée à ce projet.
Dans un premier temps, Apple s’est imaginé vendre des « Apple Car » qui auraient pu être des voitures électriques et autonomes. On avait tout de même parlé en septembre, l’intention du groupe de racheter le constructeur McLaren. Récemment, elle aurait envisagé de se recentrer sur l’aspect technologie et logiciel de cette industrie, plutôt que de fabriquer ses propres voitures.
Abandon ou pas du projet Titan
La firme de Cupertino se garde bien de communiquer sur l’avancement de ses recherches en matière de voitures autonomes. Nombreux pensent que le programme est laissé à l’abandon, d’autant que plus de 1 000 employés assignés au projet ont été réassignés ailleurs ou tout simplement licenciés à la fin de l’été dernier.
Et pourtant, le projet Titan n’a pas été mis au placard. Mieux, Apple fait savoir, à demi-mot, que les recherches sont plus actives que jamais, et cette lettre envoyée aux régulateurs américains le confirme.
Apple semble donc bel et bien convaincue que la conception de voitures de son propre chef n’est pas la voie à suivre. La firme de Cupertino préfère donc se concentrer sur le logiciel qui permet aux voitures de conduire toutes seules. Il ne manque plus maintenant qu’à annoncer ses plans au grand public.
Collaborer avec la NHTSA, mais pas seulement
Cette collaboration avec l’agence de la sécurité des transports que tous les constructeurs américains devront respecter, Apple estime que toutes les sociétés travaillant sur la voiture autonome devraient partager les différents scénarios rencontrés pendant les tests et les données collectées (anonymisées). En l’occurrence, Steve Kenner pense notamment aux données récoltées sur le comportement des véhicules et sur l’état des routes, mais aussi sur les scénarios qui ont donné lieu à un accident. Le fait de mutualiser ces données permettrait à tout le monde de disposer d’une quantité d’informations qu’une seule société ne pourrait pas récoltées à elle seule.
Quoi qu’il en soit, en suggérant à la NHTSA de créer une telle base de données partagée, Apple pourrait bien être en train de chercher un moyen détourné de récupérer toutes les informations que des sociétés comme Google, Ford, Volvo ou encore Tesla ont d’ores et déjà emmagasinées au cours de millions de kilomètres parcourus sur les routes. Mais cette idée de partage paraît difficile à accepter par les autres partie sans contrepartie.
Apple en garant de la privée ?
Par ailleurs, Apple apporte sa contribution à l’aventure de la voiture autonome. Dans la lignée de ses prises de position sur la vie privée, Apple encourage ainsi la NHTSA à collaborer avec ces experts et à sensibiliser l’industrie automobile pour que toutes les données collectées respectent la vie privée des utilisateurs.
Steve Kenner insiste également sur le besoin de transparence autour des processus de décisions pris grâce à des algorithmes ainsi que des aspects légaux afférents. Par exemple : qui la voiture sacrifie-t-elle en cas de danger, le piéton ou le passager ? Qui est responsable en cas d’accident ? Etc.
Des questions essentielles pour une adoption massive de ce nouveau mode de transport et pour que les constructeurs puissent développer leur voiture en respectant des règles identiques.
Apple et l’auto de l’avenir
La plupart des grands constructeurs ainsi que de nombreux groupes technologiques travaillent sur les véhicules autonomes, considérés avec l’électrique comme l’avenir de l’automobile, avec de premières productions en série promises autour de 2020.
Faudra-t-il attendre la prochaine grand-messe, la Keynote d’Apple, pour avoir une annonce officielle du géant de Cupertino ou l’annonce est-elle imminente ? 2017 qui approche à grand pas, nous en dira bientôt plus.
