Après 17 années d’attentes les premiers services du GPS européen sont entrés en service ce jeudi 15 décembre 2016. Avec 18 satellites en orbite sur les 26 que comptera la constellation à partir de 2018, Galileo est aujourd’hui capable de fournir ses premiers services, appelés « services initiaux », avec un engagement de la Commission européenne sur la fiabilité et la disponibilité du signal et l’assurance que les satellites et l’infrastructure sol de Galileo sont opérationnels.
Complètement opérationnel en 2020 !
Galiléo ne sera pleinement fonctionnel qu’en 2020, et pourtant, les premières fonctions du système Galiléo sont entrées en service. Le « GPS européen », chargé de concurrencer le GPS américain et ses homologues russes et chinois, ne contient encore que quinze satellites mais cela lui suffit pour que son service soit utilisable. Pour cela, faudra néanmoins disposer d’une puce mixte GPS+Galiléo. Le défit est de maintenant convertir les professionnels à ce service ultra précis, de l’ordre d’un mètre pour les professionnels et de cinq mètres pour les particuliers.
Gratuit et une multitude de services
L’Agence spatiale européenne (ESA) en charge du développement et du déploiement des systèmes est soulagée de ce premier pas, c’est en effet « le véritable feu vert pour Galileo et le signal qu’attendaient les entrepreneurs pour développer tout le pan applicatif que permet le système ».
Il ne s’agit bien évidemment que d’un premier pas pour un système qui sera en pleine capacité opérationnelle à partir de 2020 et offrira des performances totalement autonomes et améliorées en termes de positionnement, de datation mais aussi de sécurité du signal.
Une triple concurrence
A terme, Galileo va permettre une localisation plus précise que la concurrence, de l’ordre du mètre pour son service gratuit pour le grand public, là où les concurrents actuels n’ont qu’une précision de 10 mètres. La précision montera au centimètre pour la version payante et commerciale de Galileo, à laquelle il faut ajouter la datation du signal et enfin un avantage exclusif : son authentification. C’est une sorte de clé de sécurité, envoyée par les satellites avec le signal de localisation, qui permettra d’«avoir la garantie que le signal provient bien de Galileo et non d’un leurre».
Mais la concurrence est rude dans le secteur de la géolocalisation. D’abord, le GPS américain et le système russe Glonass, vieux tous les 2 de plus de 30 ans mais aussi le chinois Beidou arrivé sur le marché en 2000.
Mais les systèmes concurrents se modernisent et remplaç-cent progressivement leurs satellites. La Russie a commencé à renouveler son stock en lançant les premiers satellites de nouvelle génération, Glonass-K. Les Américains entretiennent leur réseau avec des satellites de transition en attendant la grande vague du «GPS III» à partir de 2017. Quant à Beidou, il fonctionne uniquement en Chine pour le moment mais agrandit sa flotte de satellites, promettant une couverture mondiale en 2020.
Il s’agira pour Galileo de conserver son avantage en intégrant lui aussi des améliorations régulières.
Indépendance stratégique
Galileo étant désormais opérationnel. C’est pour l’Europe, la garantie d’une indépendance stratégique et économique vis-à-vis des autres dispositifs existants.
C’est également le signal qu’attendaient de nombreuses entreprises pour développer tout le pan applicatif que permet le système. Les européens ont dès maintenant un système leur permettant d’être en avance sur leurs concurrents.
Les objets connectés sont également de plus en plus nombreux à passer par les satellites pour communiquer, comme le patch qui permet de géolocaliser les patients souffrant d’Alzheimer ou la balise qui permet de retrouver sa place de parking.
Service optimal en 2020
Mais pour une arrivée en masse des produits compatibles avec Galileo, il va falloir être un peu patient. Car il ne s’agit bien évidemment que d’un premier pas pour un système qui, en pleine capacité opérationnelle à partir de 2020, offrira des performances totalement autonomes et améliorées en termes de positionnement, de datation et de sécurité du signal. Ce qui veut dire qu’au démarrage, la précision de Galileo ne sera pas optimale et le signal ne sera pas disponible tout le temps.
Il faudra attendre 2020 pour que le système européen puisse offrir sa meilleure précision sur tout le globe. En attendant, les premiers signaux Galileo seront utilisés en combinaison avec d’autres systèmes de navigation par satellite, tels que le GPS.
Espérons que cette attente ne sera pas mise à profit par la concurrence rattraper son retard voire nous dépasser.