La semaine dernière, je vous parlais de Trump le technophobe, aujourd’hui, voyons comment Donald Trump a été aidé par les réseaux sociaux pour se faire élire
Trump pense que « Le fait est qu’il a tellement de puissance en termes d’abonnés à Facebook, Twitter et Instagram, on estime à plus de 28 millions de followers, que cela l’a aidé à gagner cette course »
Selon lui, les réseaux sociaux l’ont aidé à battre son adversaire Hillary Clinton, même si le budget du camp des démocrates était plus élevé que le sien. Je le cite, « Twitter, Facebook et consorts sont de grands moyens de communication. Je ne dis pas que je les adore, mais ils permettent de faire passer le mot et aussi de contre-attaquer. »
La faute aux fausses infos ?
Pendant la campagne présidentielle américaine, de nombreuses rumeurs et fausses informations se sont propagées sur Facebook. Ce n’est certes pas nouveau mais le phénomène a tout de même pris une ampleur incontrôlable durant l’élection.
Pour beaucoup d’analystes, les réseaux sociaux ont permis d’asseoir la victoire de Donald Trump car maltraité par certains médias, il a choisi ce canal de communication pour faire entendre sa voix et que des fausses informations se sont multipliées sur Facebook toute en faveur du candidat républicain. Certains de ces posts ont même été partagés plus d’un million de fois.
Les conséquences chez Facebook
Le réseau social qui revendique plus de 1,7 milliard d’utilisateurs, dont 150 millions aux Etats-Unis (sur une population totale de 319 millions d’habitants), et où plus de 51 % des Américains utilisent les réseaux sociaux pour s’informer, fait face à une petite mutinerie d’un groupe d’employé qui estime que Facebook n’a pas empêché la circulation de ces rumeurs et de ces fausses infos sont le réseau.
Ces employés rebelles estiment que si la plateforme est capable de censurer les images de nudité ou les contenus pédopornographiques, elle devrait en faire de même avec les contenus comportant de fausses informations.
Mark Zuckerberg, lui, insiste sur le fait que la désinformation ne représente qu’une maigre part du contenu qui est partagé sur Facebook (99 % des infos ne seraient pas fausses). Pour mieux combattre ce phénomène, de nouvelles mesures sont mises en place pour combattre la propagation de ces fausses infos, citons notamment une vérification par une tierce partie chargée de vérifier la véracité d’une information et la création d’un label pour les fausses informations, ces publications porteraient un avertissement signalant qu’elles ont été considérées comme fausses /ou mensongères par les vérificateurs et la communauté.
Origine des fausses infos ?
Je prendrai 2 exemples pour expliquer le phénomène.
Paul Horner, un américain de 38 ans qui est considéré comme « l’imprésario de l’empire des fake news sur Facebook », il gère une dizaine de sites web et gagne au moins 10 000 dollars par mois grâce aux publicités AdSense de Google. Les contenus qu’il publie sont des blagues, des satires, comparables aux articles du Gorafi en France ou Nordpresse en Belgique.
BuzzFeed a lui, publié une enquête révélant l’existence de plus d’une centaine de sites web pro-Trump, tous opérés par des gens originaires de la petite ville de Veles, en Macédoine.
Des jeunes de cette ville, ont découvert qu’avec des infos pro-Trump, fausses, mais sensationnelles, ils pouvaient générer beaucoup de trafic. Certains articles sont ainsi partagés plus de 480 000 fois, comparé à une vraie révélation du New York Times sur Trump qui n’en n’a fait que 175 000 en un mois. Certains de ces jeunes, peuvent ainsi gagner 3 000 dollars en un jour, grâce à un buzz sur Facebook.
Frapper ou cela fait mal
Facebook, Twitter et Google ayant compris qu’ils se faisaient abuser par certains éditeurs de sites web dont les intentions sont de tromper les internautes, ont décidé de tirer des conclusions.
Le réseau social et le moteur de recherche étant les maitres de la publicité sur le web et dans le mobile ont décidé de frapper le porte-monnaie de ces sites web et empêcheront que ces derniers puissent disposer de ces recettes.
Ce problème ne concerne pas que les Etats-Unis
Sur le web francophone, on voit également fleurir des sites conspirationnistes ou mensongers qui font de plus en plus d’engagement sur Facebook. Les élections françaises arrivent à grands pas. Verra-t-on le même phénomène se reproduire ou la communauté des réseaux-sociaux va-t-elle prendre des mesures pour éviter ses dérapages ? Réponse en mai 2017.
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