250 milliards de dollars de cash
À la fin des années 1990, Apple était à un seul pas de la faillite. La compagnie avait seulement des fonds pour survivre durant quelques mois. C’est exactement le 6 août 1997 qu’Apple signait une entente de plusieurs millions de dollars avec Microsoft dans le but d’éviter cette faillite annoncée. Aujourd’hui la compagnie à la pomme dispose de plus de 250 milliards de cash.
L’origine de cette manne
Cette trésorerie est le résultat des bénéfices générés par les succès de l’iPhone et, dans une moindre mesure de l’iPad. Elle trouve aussi son origine dans l’histoire-même de la société. Lorsque Steve Jobs l’a reprise, Apple était au bord de la faillite, ensuite, la société a longtemps été en forte croissance et Steve considérait qu’il lui fallait de la trésorerie pour financer son développement. Le groupe a donc été marqué par cette vision.
En quatre ans et demi seulement, la trésorerie a doublé. Apple avait franchi la barre des 100 milliards de dollars au début de l’année 2012, puis celle des 200 milliards quatre ans plus tard. Une situation sans équivalent puisque le groupe possédant le plus de trésorerie après Apple, se trouve être Microsoft, avec « seulement » 126 milliards.
Autant de cash pour quoi faire ?
Tesla, Time Warner, Netflix, voire Disney : les bruits de couloir fusent outre-Atlantique concernant les sociétés sur lesquelles Apple pourrait mettre la main. Néanmoins, l’addition de la capitalisation boursière de ces sociétés (Netflix, Time Warner et Tesla) ne s’élève qu’à 200 milliards de dollars et serait donc largement couvert par la trésorerie d’Apple.
Apple pourrait aussi racheter toutes les équipes de NFL (foot américain), MLB (baseball), NBA (basket) et NHL (hockey) et toujours avoir environ 100 milliards de dollars de côté »
Une autre solution serait d’acquérir un fabricant de microprocesseurs afin de « verticaliser » la production des smartphones et autres tablettes.
Mais pour cela, Apple devrait rapatrier cet argent aux Etats-Unis, ce qui lui coûterait très cher compte tenu de la législation fiscale en vigueur qui impose à environ 35% les revenus des multinationales engrangés à l’étranger.
Cela pourrait changer avec le président Donald Trump, qui vient de proposer d’abaisser à 15% l’imposition des entreprises aux Etats-Unis et de les autoriser à rapatrier l’argent détenu à l’étranger à un taux favorable. Mais sa réforme doit encore passer devant le Congrès.
Une trésorerie hébergée à l’étranger ?
« Près de 93% de la trésorerie du groupe est hébergée à l’étranger.
L’essentiel de l’argent se trouve en Irlande mais la marque à la pomme « détient presque 50 milliards de dollars en bons et titres du Trésor américain donc techniquement cet argent est déjà ici, c’est simplement qu’il n’est pas imposé », indique-t-il.
Apple ne les rapatrie pas aux Etats-Unis car ces fonds seraient alors taxés, via l’impôt sur les sociétés, par le fisc américain », Les Etats-Unis sont l’un des rares pays où les sociétés sont imposées sur leurs bénéfices mondiaux. Résultat, la société californienne a émis, depuis 2012, pour 88 milliards de dollars d’obligations en vue de financer ces rachats d’actions et le versement de dividendes.
Le plus probable pour utiliser ce cash?
Que les actionnaires en profitent
Les marchés financiers attendent, en premier lieu, une augmentation du dividende. A l’heure actuelle, le groupe à la pomme croquée possède un taux de distribution (« payout ratio », c’est-à-dire le rapport entre le bénéfice net et le dividende versé) parmi les plus faibles du S&P 500. En 2016, celui d’Apple s’est monté à 23,5%, quand la norme est plutôt de 40%.
Un moyen d’utiliser l’argent serait d’en faire profiter les actionnaires. Apple a annoncé le 2 avril qu’il consacrerait plus de 300 milliards de dollars à son programme de rachat d’actions d’ici mars 2019. Cela permet de faire monter le cours en Bourse et aux actionnaires d’engranger de confortables plus-values. Apple verse déjà 12 milliards de dollars par an à ses actionnaires sous forme de dividendes, se plaçant au premier rang mondial pour ce type de récompense.
L’action Apple pourrait donc être à court terme un bon placement …